En tant qu’organisme plaidant pour des réseaux de services éducatifs et de garde à l’enfance de qualité, il est de notre devoir de réfléchir, de prendre acte et de réagir à la récente découverte de tombes anonymes aux anciens pensionnats indiens à Kamloops, et Marieval en Saskatchewan. Ces enfants autochtones, dont certains n’avaient que trois ans, qui y ont été enterrés, ont été retirés de force à leurs familles et communautés et soumis à de terribles agressions et à une maltraitance impensable. Et nous savons que ces enfants ne sont pas les seules victimes. Le dernier pensionnat indien a fermé ses portes en 1996, mais l’héritage violent de ces écoles se perpétue de nos jours. Nous sommes encore bien loin de la vérité et de la réconciliation. Les enfants autochtones sont surreprésentés dans le réseau des familles d’accueil au Canada. Les taux de pauvreté, d’insécurité alimentaire et de logement inadéquat chez ces enfants sont plus élevés que la moyenne. « Enlevées à leurs familles et communautés d’origine, on a refusé à sept générations d’enfants autochtones leur identité dans un effort systématique et concerté pour détruire leurs cultures, leurs langues et leur esprit », a écrit le juge Murray Sinclair dans le rapport de la Commission de vérité et de réconciliation.

 

Nous offrons nos condoléances aux familles et aux communautés à qui on a enlevé des enfants. Nous appuierons de façon proactive la mise en œuvre du Cadre d’apprentissage et de garde des jeunes enfants autochtones. Et nous nous associons à d’autres pour donner suite aux appels à la justice de l’Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées et aux 94 appels à l’action de la Commission de vérité et de réconciliation ainsi qu’à la demande adressée aux gouvernements de créer des programmes d’éducation à la petite enfance adaptés à la culture des enfants et des familles autochtones. Les déclarations ne suffisent pas. Il faut agir et nous poserons des gestes au quotidien afin de décoloniser le Canada.