La promesse du gouvernement fédéral de mettre en place un système pancanadien d’apprentissage et de garde des jeunes enfants progresse rapidement. De plus en plus de provinces signent des ententes avec le gouvernement du Canada pour réduire les frais aux parents et accroître l’offre de services réglementés à but non lucratif et de garderies publiques, affirme Morna Ballantyne, directrice générale d’Un enfant, une place.
« Les militantes et les militants des garderies répètent depuis trente ans que, pour transformer le secteur de la garde d’enfants au pays, il faudrait que le fédéral y mette l’argent nécessaire et s’en occupe lui-même, explique-t-elle. C’est pourquoi nous sommes ravis que le budget fédéral de 2021 consacre 34 milliards de dollars à l’apprentissage et la garde des jeunes enfants. »
Le gouvernement fédéral a conclu des ententes avec la Colombie-Britannique, le Yukon, la Nouvelle-Écosse, l’Île-du-Prince-Édouard, Terre-Neuve-et-Labrador et le Québec. Les dispositions de chaque entente varient, mais toutes les provinces, à l’exception du Québec, ont convenu d’utiliser les fonds fédéraux pour : (a) réduire les frais aux parents de 50 pour cent d’ici la fin de 2022, puis à dix dollars par jour d’ici 2025-2026 au plus tard; (b) améliorer le salaire et les conditions de travail des éducatrices et éducateurs de la petite enfance; (c) et financer publiquement l’expansion d’un réseau de garderies publiques et sans but lucratif. Le Québec, qui a déjà fixé les frais aux parents à 8,50 dollars par jour dans son réseau subventionné, utilisera son transfert fédéral de six milliards de dollars pour lutter contre la faiblesse des salaires dans le secteur, élargir considérablement la disponibilité de ses programmes subventionnés et récupérer une partie des dépenses de la province en matière de garde d’enfants, celles-ci dépassant de loin celles des autres provinces.
« Nous sommes très heureux que les ententes sur les services de garde établissent un calendrier au chapitre de la réduction des frais aux parents et de l’augmentation de l’offre de services réglementés, et ravis qu’elles mettent l’accent sur le besoin urgent de bonifier les salaires afin de recruter et de retenir du personnel », ajoute Mme Ballantyne.
Toutefois, celle-ci avertit que ces ententes ne sont qu’une passerelle vers la construction d’un système de garde d’enfants complet, financé et géré par l’État, qui visera à rendre les services de garde universellement abordables et accessibles à travers le pays.
« Nous voulons que les provinces et les territoires utilisent cette très grosse somme d’argent fédérale pour changer complètement l’organisation des services de garde au Canada, dit-elle. Nous voulons surtout que l’État assume la responsabilité du financement et de la gestion de l’offre de services d’apprentissage et de garde des jeunes enfants. Évidemment, nous applaudissons l’engagement de réduire les frais aux parents et de bonifier le nombre de places, mais nous avons tout autant besoin que les gouvernements soient responsables de stabiliser le secteur de la garde d’enfants, d’améliorer la qualité des programmes, de veiller à l’inclusion de tous les enfants, et de s’assurer que les programmes soient disponibles et accessibles, en particulier pour les communautés et les populations qui ont été laissées de côté par l’approche commerciale actuelle. »
Au cours des prochains mois, Un enfant, une place travaillera avec ses partenaires, militantes et militants à travers le pays à convaincre les provinces et les territoires de conclure une entente de financement avec le gouvernement du Canada. En outre, Un enfant, une place continuera de faire pression sur tous les paliers de gouvernement pour qu’ils mettent fin à l’approche disparate qui sert actuellement à résoudre les problèmes des services de garde commerciaux et qu’ils construisent plutôt un système entièrement financé et géré par l’État.