Certains exploitants commerciaux se mobilisent contre le changement

Militantes et militants des services de garde d’enfants ont accueilli favorablement le plan récemment dévoilé par la Nouvelle-Écosse pour transformer le mode de financement et de gestion des services de garde d’enfants agréés. Or, les fournisseurs commerciaux de la province affirment que les changements proposés compliqueront le contrôle de leurs entreprises, notamment le montant des frais aux parents et le salaire de leur personnel.

En juillet dernier, les gouvernements de la Nouvelle-Écosse et du Canada ont annoncé la conclusion d’un accord apportant à la province un financement fédéral de 604,9 millions de dollars sur cinq ans pour l’apprentissage et la garde des jeunes enfants. À ce moment, le gouvernement provincial a signalé que d’importants changements dans le financement et la gestion des garderies agréées seraient nécessaires pour réduire les frais aux parents tout en améliorant la qualité des programmes et en ajoutant des places. 

Le provincial a annoncé qu’il mettrait sur pied un organisme central pour gérer tous les services de garde réglementés, y compris l’expansion du système d’apprentissage et de garde des jeunes enfants (AGJE). Il a aussi indiqué clairement son intention de mettre en place un cadre gouvernemental pour améliorer le salaire et les avantages sociaux des éducatrices et éducateurs de la petite enfance (EPE). 

Le 13 janvier 2022, le gouvernement a dévoilé de plus amples détails sur la mise en œuvre de l’accord fédéral-provincial sur la garde d’enfants. Les fournisseurs commerciaux ont alors appris que, pour faire partie du nouveau système, ils ne pourront pas facturer des frais supérieurs à ceux fixés par l’État et qu’ils devront respecter le cadre provincial de rémunération. Les exploitants commerciaux et sans but lucratif qui choisissent de faire partie du système provincial recevront un financement de l’État suffisant pour réduire les frais aux parents, augmenter la rémunération du personnel et améliorer la qualité des services.

« Le plan de la Nouvelle-Écosse visant à transformer l’AGJE est conforme à l’engagement énoncé dans l’accord de financement des services de garde entre le Canada et la Nouvelle-Écosse, dont l’objectif est de bâtir un système de qualité », explique Nikki Jamieson, coordonnatrice de la division néo-écossaise d’Un enfant, une place. 

« Nous espérons que les fournisseurs à but lucratif rejoindront le système public afin que les familles qui ont recours à leurs services puissent bénéficier des améliorations à venir et des importantes réductions de frais qui seront rétroactives au 1er janvier 2022, ajoute-t-elle. Nous soutenons la décision du gouvernement de concentrer l’expansion du système d’AGJE sur l’ajout de places à but non lucratif. En même temps, ce serait dommage que même un seul exploitant décide de fermer des places au lieu d’accepter les changements à venir. »

Nikki Jamieson souligne que le plan vise à améliorer le système au profit des enfants et des familles. Si tout changement est inévitablement perturbateur, il faut se rappeler que le statu quo ne fonctionnait pas très bien pour les fournisseurs commerciaux ou à but non lucratif, qui devaient composer avec une aide insuffisante de l’État.

« Le plan du gouvernement diminuera les frais aux parents pour les ramener à dix dollars par jour, en plus d’augmenter le salaire du personnel et d’assurer l’accessibilité du système à tous les enfants, résume-t-elle. De plus, le gouvernement augmentera considérablement les subventions de fonctionnement pour permettre ces changements. Il est logique que les fournisseurs qui reçoivent des fonds publics soient tenus de suivre les règles du nouveau système. »