La Saskatchewan, le Manitoba et Terre-Neuve-et-Labrador ont annoncé que les parents dont l’enfant fréquente un service de garde agréé paieront 10 $/jour dès ce printemps. 

« La nouvelle est bonne pour les familles ayant accès à une place en service de garde agréé. Mais, malheureusement, trop peu de familles sont dans cette situation », dit Morna Ballantyne, directrice générale d’Un enfant Une place. 

On s’attend à ce que les familles économisent en moyenne 6800 $ par année en Saskatchewan, 6300 $ par année à Terre-Neuve-et-Labrador et 3000 $ par année au Manitoba. 

Selon Mme Ballantyne, la réduction des frais de garde rend encore plus prioritaire d’accroître le nombre de services de garde agréés. Les familles ne devraient pas se faire concurrence pour avoir une place en garderie, dit-elle. Dans un rapport récent sur les Déserts de services de garde, on pouvait lire que le manque d’éducatrices à la petite enfance qualifiées disposées à travailler dans le secteur était un obstacle majeur à l’accès aux services de garde agréés.  En effet, de nombreux services de garde ne fonctionnent pas au maximum de leur capacité parce qu’ils ne peuvent pas pourvoir les postes vacants d’éducatrices. 

« Les gouvernements doivent, dans un premier temps, s’attaquer au grave problème de la rétention du personnel, dit Mme Ballantyne. Les efforts consentis pour former plus d’éducatrices à la petite enfance ne serviront pas à grand-chose si les diplômées d’études postsecondaires choisissent plutôt de travailler dans des secteurs de l’économie mieux rémunérés ».

Les personnes qui militent pour les services de garde veulent que les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux financent des hausses de salaire et de meilleures conditions de travail pour les travailleuses et travailleurs en services de garde dans le cadre d’une stratégie globale pour contrer les problèmes de rétention, de recrutement et de qualifications.

« Nous voulons voir beaucoup plus que des mesures ponctuelles, comme des suppléments salariaux ou des primes, a dit Mme Ballantyne. Nous voulons l’introduction de mesures à court, moyen et long terme pour rémunérer les éducatrices à la hauteur de la valeur de leur travail et pour améliorer la satisfaction au travail et les conditions de travail dans le secteur des SÉGE. Ce qui comprend, sans toutefois s’y limiter, accorder du temps de préparation rémunéré, offrir des échelles de carrière, soutenir des activités de perfectionnement professionnel, fournir les ressources et le financement nécessaires pour enrichir les milieux d’apprentissage des enfants ».

Un enfant Une place reconnaît que certains gouvernements provinciaux prennent des mesures pour remédier aux faibles salaires en adoptant des grilles salariales provinciales et des seuils de salaire horaire minimaux pour les éducatrices à la petite enfance.

« Établir un salaire minimum dans le secteur est un pas dans la bonne direction, mais malheureusement les grilles salariales annoncées par les gouvernements de Terre-Neuve-et-Labrador, de la Nouvelle-Écosse et du Nouvelle-Écosse ne récompensent pas suffisamment les qualifications, l’expérience et l’ancienneté du personnel », soutient Mme Ballantyne.

En fonction de la grille salariale de Terre-Neuve-et-Labrador, une éducatrice à la petite enfance de niveau II nouvellement embauchée gagnera 25 $/h. Après un an, on l’augmentera de 0,50 $/h, mais elle devra travailler encore cinq ans avant d’avoir une autre hausse de salaire.

Selon la grille salariale de la Nouvelle-Écosse, la majorité des éducatrices à la petite enfance gagne moins que le salaire décent établi à 23,50 $/h dans cette province. 

Lorsque la grille salariale de la Nouvelle-Écosse a été annoncée, des éducatrices et des militantes du secteur des services de garde dans la province ont demandé pourquoi on plafonnait le salaire des éducatrices de niveau I, II, et III respectivement à 21 $, 23 $ et 24 $ l’heure. Bobbi Keating, une directrice de garderie à Halifax, a souligné que la grille salariale était « décevante » et « une gifle à la figure ».

« Pour recruter et retenir du personnel, le secteur des services de garde doit offrir des salaires décents, des avantages sociaux et des régimes de retraite. Offrir des salaires inférieurs ou légèrement supérieurs au salaire décent est tout à fait insuffisant. Ne pas offrir de régime de retraite ou d’assurance maladie complémentaire à des personnes qui prennent soin de nos citoyens les plus jeunes est totalement injuste. Si les gouvernements n’arrivent pas à recruter et retenir le personnel, la crise de main-d’œuvre ne fera qu’empirer et les groupes seront incomplets ou carrément vides », d’affirmer Mme Ballantyne.