Au fil du déploiement des places à 10 $/jour au Canada, le nombre insuffisant de places par rapport à la demande demeure un problème majeur. Le rapport On n’y est pas encore que vient tout juste de publier le Centre canadien de politiques alternatives examine l’offre de places en services de garde agréés au Canada. On y révèle que 48 pour cent des jeunes enfants au Canada vivent dans un désert de services de garde, c’est-à-dire dans un code postal qui compte plus de trois enfants pour chaque place autorisée.
Le rapport On n’y est pas encore, préparé par l’économiste principal du CCPA David Macdonald et par Martha Friendly du Childcare Resource and Research Unit, examine des initiatives spécifiques et ciblées requises pour augmenter le nombre de services de garde et les mesures pour en assurer l’abordabilité et l’accessibilité, conformément aux dispositions des accords pancanadiens sur l’apprentissage et la garde des jeunes enfants conclus par les provinces et territoires. Le rapport analyse les 759 000 places offertes à temps plein en services de garde agréés aux jeunes enfants qui ne fréquentent pas encore la maternelle et met en relief l’existence d’une pénurie considérable de places autorisées au Canada, sauf au Québec et à l’Île-du-Prince-Édouard.
« Considérant que 48 pour cent de jeunes enfants vivent dans un désert de services de garde, il faut un effort concerté pour augmenter rapidement le nombre places et s’assurer d’avoir un nombre suffisant d’éducatrices à la petite enfance qualifiées pour pourvoir les postes ainsi créés, dit M. Macdonald. Heureusement, le gouvernement fédéral a réduit les tarifs des services de garde agréés à une vitesse grand V au cours des deux dernières années, mais pour ce qui est de la création de nouvelles places de bonne qualité, c’est plutôt archaïque comme démarche — un problème que doivent régler rapidement tous les ordres de gouvernement ».
Les taux de couverture des services de garde varient considérablement d’une ville à l’autre. Dans les 50 villes étudiées, les villes de Whitehorse et de Charlottetown et l’île de Montréal comptent sept places en services de garde agréés pour dix jeunes enfants, tandis que les villes de Saskatoon, Regina, Kitchener et Vancouver n’en comptent que deux par dix enfants.
« Si notre but est d’assurer à toutes les familles au Canada l’accès à un service de garde de qualité, dit Martha Friendly, c’est uniquement par une expansion concertée dans le secteur public et à but non lucratif que l’on parviendra à faire des déserts de services de garde, où vivent la moitié de jeunes enfants au pays, une chose du passé. L’expansion doit s’accompagner d’une stratégie de main-d’œuvre de manière à ce qu’on dispose du personnel qualifié pour prendre en charge les nouvelles places ».
Comme la demande de services de garde a augmenté depuis la réduction des tarifs en 2022 — réduction financée par le gouvernement fédéral — et depuis le retour au travail d’après la pandémie, pour rendre les services de garde accessibles, de bonne qualité et inclusifs, il faudra que le gouvernement fédéral, les gouvernements provinciaux, territoriaux et autochtones et les municipalités se concertent avec la société civile, leurs partenaires du milieu des services de garde et les parents afin de s’attaquer à la faible couverture de services de garde au Canada.
Lire le rapport On n’y est pas encore ici
Ma communauté est-elle un désert de services de garde? Une nouvelle carte interactive met en relief l’offre de services de garde au Canada.